Accueil du site > Actualités > Mon stage avec le maître...
lundi 13 décembre 2010
Adrien avait une commande d’une dizaine de lignes... Il nous narre son... aventure, tout en s’autorisant quelques commentaires.
Un banal Samedi de décembre dans la campagne Auvergnate, le thermomètre de l’auto flirtant avec le 0, à la recherche d’un panneau indiquant la direction Vic-le-Comte … Miracle !!! Vic-le-Comte 2.5 kilomètres. D’après la vue aérienne de Google Maps, venant de Coudes au premier rond point, je dois prendre la troisième à gauche, au deuxième rond point la première à droite, ensuite je tourne à gauche dès que possible, puis ce sera la deuxième à droite. Nous y voilà, rue de la croix du vent !! Mince 15h25min, j’espère ne pas être en retard… Ouffff ! Les enfants sont encore sur le tatami en train de réviser leur leçon de japonais. Viens ensuite notre tour, petits rappels concernant le salut, tout en spécifiant que les genoux douloureux n’étaient pas contraints au Seisa …. Tiens c’est bizarre, j’ai déjà entendu ça il y a peu, nouveauté dans le Yoseikan ou bien pure coïncidence ?? Pas le temps de réfléchir que le Sensei-ni lei arrive, Alain et Olivier arrivent eux aussi (en retard mais très discrètement). Je ne vous fais pas la suite du salut, merci de vous référer au lexique que vous trouverez quelques articles en arrière.
C’était mon deuxième stage avec le Maître, le personnage impressionne toujours autant. Ce coup ci, je ne m’attendais pas à transpirer, mais plutôt à suivre la réflexion plus ou moins philosophique du Maître, autour de sa méthode et de notre société. Il a d’ailleurs qualifié cette dernière de trop "cartésienne," concernant le courant actuel de la société qui s’oriente vers une spécialisation pour tous, entraînant un appauvrissement de chacun. Derrière cette remarque se trouverait un des principes de diversité propre au Yoseikan. Toutefois, comme tout point de vue, cela demeure critiquable ; en effet il ne faut pas oublier que nous n’avons qu’une seul vie et donc des limites. C’est pourquoi l’existence de personnes hyperspécialisées peut apporter plus à la communauté… Pour ne citer que les chercheurs qui font évoluer notre monde aussi bien dans les domaines scientifiques, que technologiques, etc…
Petit retour : mais oui Adrien... Mais il ne voulait pas nécessairement parler de cela... Il dénonçait sans doute davantage le manque de créativité qui sait régulièrement accompagner la focalisation de l’esprit... Il a pour ambition de favoriser le développement global des personnes... Pas le savoir mais le s’avoir !
Bon revenons à la pratique, travail de clef et projection, le but étant d’amener l’adversaire au sol tout en gardant le contrôle. Hiroo nous montre les diverses subtilités de la technique, mais malgré ça tout n’est pas aussi simple que lorsqu’il en est l’acteur. Ensuite il nous demande de chausser les gants, ceux qui espèrent mouiller le kimono commencent à sourire… Le Maître me demande de le rejoindre pour la démo et là c’est le drame… C’est toujours intimidant de passer face au Maître, encore plus pour un débutant comme moi. On sent son regard expert et critique scruter la moindre petite faille, qui se révéla être énorme dans mon cas. Le fait est que mes atémis sont d’avantage dans le registre sonore et physique du marteau (un petit marteau) plutôt que du fouet. J’ai droit à plusieurs chances, je me concentre, « crée une onde »... ah j’en place une petite, mais entre temps trop concentré à l’ouvrage j’en oublie ma garde… faute immédiatement relevée par Hiroo… Rien ne va, en plus je suis un vrai manchot du gauche.
Hiroo demanda alors à une fille de venir faire la démo, pour éveiller les matcho(s) que nous sommes supposés être même si, au final, la comparaison est plus technique que physique. Puis vint la pratique, enchaînement du gauche et du droit en gardant en tête l’image du fouet, suivi d’un travail essentiel aux yeux du maître (à Royat aussi) : appâter pour mieux cueillir. Cet enchaînement a permis l’éclosion d’un nouveau discours concernant notre monde et la nécessité d’avoir une bonne stratégie dans la vie.
Petit détour : On vous avait averti... L’écouter puis essayer de l’entendre... Hein ?
Malheureusement le temps passe. Salut de fin de stage, traditionnelle photo, The Question of Joël, le vestiaire et puis « un petit apéro gracieusement offert par la mairie », que l’on peut traduire en breuvage et amuse bouche te narguant pendant de longs discours ultra classiques, ponctués par les rires d’Olivier dans le vestiaire, heureusement d’ailleurs.
Petit écho : Oliv... On n’entend que toi... Mais ton rire semble plus accrocher Adrien que le bavardage de petite convivialité...
Bon pour la petite histoire, je me souviens d’une image forte, celle d’un inconnu en périphérie du groupe, une bouteille de cidre à moitié vidée entre ses mains, offrant avec insistance un peu de son breuvage à Joël, comme pour cacher une image qu’il n’admet pas…. Mais aussi celle de Alain et Olivier draguant ce qu’il me semblait être l’adjointe au Maire… ou sa femme… je ne sais plus trop.
Petite réponse : Heu… Juste la femme du prof de Vic, un pote de bosses qui débuta à Royat en même temps que le cerbère tatoué… Lequel apprécie effectivement cette épouse modèle, dentiste de surcroit Adrien...
Le lendemain nous avons eu droit, à un "topo" du Maître sur la nécessitée de monter en grade : « si vous ne le faites pas pour vous, faites le au moins pour me faire plaisir ». En tout cas vous l’aurez compris il faut monter en grade pour que le Yoseikan soit d’avantage reconnu. À noter l’absence de Joël, contraint à rester chez lui pour donner vie à St Nicolas ; il aurait au moins pu choisir le compère de cet illustre personnage, le père fouettard, afin de travailler son coup de fouet. J’ai pris beaucoup de plaisir (mes articulations un peu moins) à danser un rock martial, technique et efficace avec Jean-Michel. Métaphore du poulet, et eux se marrent…
Ensuite travail au Tchobo, le Maître m’a de nouveau prié de le rejoindre pour la démonstration (je crois qu’il a eu un coup de foudre pour moi !), une pic par ci, un mèn par là (merci Alain pour le lexique)… Sur ce coup ma prestation semblait le satisfaire !! Ensuite, mise en pratique pendant que Hiroo s’occupait du groupe de balèzes (les gradés). J’ai pu alors croiser le fer… ou plutôt devrais-je dire la mousse, avec 3 inconnus (dont un apprenti Jedi) qui m’ont renforcé dans ma vision de la situation …. Il y en a beaucoup qui devraient venir travailler leurs bases aux stages de Iaido.
Petit rappel : Michel est un des rares à faire preuve de maîtrise pour cet art... Dommage que si peu de pratiquants soient au clair sur leur niveau...
Hiroo s’éternisa un peu sur l’autre partie du tatami, si bien qu’un bon nombre abandonna les armes, pour faire place à la parole et au racontage de vie (ils devaient commencer à fatiguer…), les plus endurants (ou impliqués) se sentirent vite seuls… C’est vrai qu’au fond nous sommes bêtes pourquoi répéter une trentaine de fois un enchainement, alors qu’au bout de dix fois on maîtrise l’esthétisme… Ensuite transition sur une clef que nous avions déjà travaillée courant Octobre (club). L’idée et la technique étaient encore fraichement inscrites dans ma tête, la reproduction en était donc plus aisée. Heureusement d’ailleurs, parce que Hiroo n’a pas eu le temps d’entrer dans les détails.
Pour finir, je tiens à vous soumettre une idée : nous devrions nous cotiser pour acheter un dada, on pourrait ainsi travailler notre Yoseikan Bajutsu sur le terrain de foot à côté du Dojo !!! Car comme Hiroo l’a dit : on doit savoir monter à cheval, afin de s’approcher du samuraï, métaphore du combattant complet...
Petit éclairage : Heu... Ardrien... Le combattant complet doit aussi être de son temps... Le cheval patientera hein ? On va déjà s’efforcer de chasser les ânes...
Le temps passe trop vite, la faim l’accompagne... Hiroo nous quitte par des louanges, comme quoi nous serions tous des intellectuels, c’est pourquoi il ne pouvait pas nous faire un stage axé sur l’intensité et la frénésie du combat... Certains ont le menton qui se lève, la poitrine qui se gonfle, d’autres le remercient pour la flatterie.
En tout cas ce fut un super stage, j’ai beaucoup appris et puis rencontrer Maître Hiroo Mochizuki est une excellente expérience. Nous pouvons être reconnaissants envers lui, pour ce qu’il est, ses créations et le fait qu’il passe nous voir en Auvergne.